Une Conférence de Jérôme Carrié est proposée, le samedi 15 Novembre à 17h à la Galerie Le
soixante-neuf dans le cadre de l'exposition et du Week-End des Galeries de Bordeaux.
La conférence " Une archéologie de l’eau : du mythe de Narcisse à Bill Viola " propose d’aborder quelques exemples des dimensions spirituelle, mythologique et artistique de l’eau.
Jérôme Carrié est docteur en arts plastiques, commissaire d’expositions, chercheur associé au Laboratoire MICA de l’Université de Bordeaux III. Il est actuellement chef de projets en art contemporain au Centre d’Initiatives Artistiques du Mirail de l’Université Toulouse – Jean Jaurès.
Histoires d’eau, sa 1ère exposition personnelle à la galerie, nous met en présence d’un monde où avec l’art, passer par l’illusion pour dire le vrai, l’essentiel.
Sans eau, plus de vie. Eau, source de tout.
Dans la série de peintures Aspirations d’eau (2014), l’eau nous fait voyager. Portée par la texture du support elle s’infiltre et marque de son histoire. Mue de ses propres aspirations, elle porte et diffuse les couleurs générant des mondes, nous dévoilant l’envers du décor. Répétitions, nuances, mouvements, une cartographie imaginaire, voire fantomatique se révèle. Comme autant d’îles ou de continents, n’est-ce pas la cartographie du vivant qu’elle tente de nous révéler ?
Dans Lumières de sirènes (2014) posés au sol des centaines de gobelets d’eau composent le continent africain éclairés depuis le plafond, sur le rideau des centaines de ronds lumineux créent l’Europe. Ces ronds sont issus de la réflexion de la lumière sur la surface d'eau des gobelets. Dans cette installation deux axes se croisent :
la quête de l’eau potable et l’Europe comme un miroir aux alouettes.
« Nous sommes aux prémices de grands mouvements migratoires Afrique - Europe.
La survie : un ailleurs plus prospère et plus sûr, voilà ce que des milliers de migrants clandestins essayent d’atteindre. Ils se lancent à corps perdus dans ce parcours du combattant qui de pièges en désillusions prendra la vie à un grand nombre. Pour les rescapés, pas de retour en arrière possible. Tragiques histoires contemporaines d’anonymes sur les pistes de l’Eldorado, d’africains qui ne souhaitent qu’une seule chose pour eux et leurs familles : vivre. « L.V.
Dans la vidéo Remember me ! (2013), Laurent Valera nous fait faire le tour des plages de la planète avec une interrogation : Que sont les siècles pour la mer ?
Sur toutes les plages du monde, à qui sait l’entendre, l’eau répète, depuis, éternel retour, la même prière : « souviens-toi de moi ! », Remember me !
L’installation Bains de sang (2012) où en s’approchant l’on découvre que la lumière rouge est générée par le mot « Pourquoi ? » en néon. Cette interrogation nous est directement adressée et nous implique. Nous sommes souillés de ce rouge lumineux, de ce sang symbolique qui nous renvoie du rôle de témoin à celui de potentiel complice. Une œuvre étonnante, associée à une vidéo tout aussi symbolique, qui porte l’éternel recommencement de l’horreur des conflits du monde aussi l’éternel effacement de la mémoire.