Cette installation a été créé dans le cadre de la résidence d'artistes de Laurent Valera au sein de l'Alliance Française d'Arusha en Tanzanie. La thématique de la résidence : changements climatiques et fonte des glaciers du Kilimandjaro. Octobre et novembre 2016.
Tissus traditionnels tanzaniens (massaï shuka, kangas, kitengé...), cordes en sisal, terre rouge, plantes et glace.
Dimensions : structure en tissu de 5m de diamètre et de 2m de haut, disque de terre au sol de 5m de diamètre, hauteur globale de l'installation 2,70m.
Une légende massaï raconte que Dieu habite au sommet du Kilimandjaro. Avec un splendide filet aux mailles dorées, il capture les nuages et les jette dans le cratère du volcan, ce qui fait jaillir l’eau des sources.
L’œuvre les glaciers du Kilimandjaro s'inspire de cette légende.
Elle est constituée d’un patchwork de tissus suspendu au-dessus d’un sol en terre glaise (la forme suggère le mont Kilimandjaro à l’envers). Tous les jours un seau de glace est déversé dans le cette demi-sphère en tissus. La glace fond petit à petit et arrose en goutte à goutte au travers du tissu une petite oasis de plantes au centre du disque de terre. Au-delà, la glaise se fissure progressivement suggérant une désertification.
La disparition totale des glaces du Kilimandjaro en Tanzanie est annoncée pour 2030 !
La fonte des glaciers est devenue une image emblématique du réchauffement global de notre planète. La hausse des températures peut modifier la végétation qui nous entoure, mais il est très difficile de percevoir ces changements sur les paysages. En revanche, un grand glacier qui se réduit comme peau de chagrin marque davantage les esprits et fait prendre conscience de l'influence du climat sur le monde.
Le Kilimandjaro est un site emblématique de l’Afrique. Il en est le plus haut sommet (5892m). Le changement climatique local affecte la pérennité de ses glaciers par raréfaction des chutes de neige. La déforestation au pied du Kilimandjaro accentue également ce phénomène.
Au pied et sur les pentes du Kilimandjaro poussent de grands arbres, qui eux-mêmes couvrent des caféiers et des bananiers. Ce système traditionnel de culture, appelé méthode Chagga, fait vivre plus d’un million de personnes. Mais dans les années 1990, le cours du café s’est effondré et les habitants se sont tournés vers le commerce du bois.
Des milliers d’hectares ont été arrachés, transformant des forêts entières en désert. La température a crû de trois degrés, les pluies ont diminué de 20%.
Les jardins de l'Alliance Française d'Arusha, Tanzanie, novembre 2016
Halle des douves, Bordeaux, janvier-février 2017