O, lavis sur papier, 2012-2014
Dim. 70cm x 50cm
Ce travail sur l’eau met en évidence les traces laissées par des verres mis à essorer sur des feuilles de papier. Ici c’est l’Humanité qui est symbolisée par ces traces, par cette dynamique de l’eau (le verre d’eau étant un élément identitaire fort de la vie humaine). Ces traces, ces mondes, nous rappellent à quel point nous sommes liés au vivant par l’eau ; le cercle ramenant à la notion de cycle ; vivant dont nous n’avons de cesse de nous éloigner, de nous extraire. Prétention d’un être « supérieur » qui cherche à se jouer des règles imposées par le vivant.
Eau qui donne, douce et apaisante. Eau qui prend, violente et destructrice. Finalement les aspirations humaines ne sont elles pas des aspirations d’eau ?
Charles d’Orléans, prince-poète :
Rondeau 325
Au puits profond de ma mélancolie,
L’eau d’Espoir que je ne cesse de tirer,
Soif de Réconfort me la fait désirer,
Bien que souvent je la trouve tarie.
Propre je la vois, un moment, éclaircie,
Pour ensuite se troubler et empirer,
Au puits profond de ma mélancolie,
L’eau d’Espoir que je ne cesse de tirer.
J’en détrempe mon encre quand j’écris,
Mais pour mon cœur fâcher,
Fortune vient déchirer mon papier
Et jette tout, comble de félonie,
Au puits profond de ma mélancolie.
Ibid, p. 395