Performance immersive de 40 minutes avec des musiciens, des textes poétiques lus et de la danse.

Proposition en cours de réflexion et de construction.

La douceur est une puissance. Elle est ce qui échappe à l’ordre établi, une force subversive et pourtant profondément ancrée dans l’intime, dans l’invisible. Elle est à la fois mémoire et présence, un geste de réconciliation avec soi-même et avec l’autre. De l’ordre d’un rite explore cette puissance à travers l’activation des Idols, statuettes en feutre de laine, objets rituels qui tissent un dialogue entre archaïsme et contemporanéité, entre la tendresse et la transformation.

Inspiré par les réflexions d’Anne Dufourmantelle dans son ouvrage "Puissance de la douceur", ce projet performatif interroge la douceur non comme un simple refuge mais comme un acte, une posture de résistance face aux violences du monde. La douceur n’est ni mièvrerie ni soumission : elle est une intelligence, une force qui sauve et qui accroît. Dans cette performance, elle devient un passage, un seuil où l’individu peut faire l’expérience d’une vulnérabilité partagée, d’un espace où la matière et le vivant s’entrelacent.

Les Idols, entre doudous et objets de rituel, condensent cette ambivalence. À la fois rassurantes et énigmatiques, elles convoquent l’enfance tout en éveillant une mémoire plus archaïque, celle des figures protectrices et des totems premiers. Leur feutre de laine appelle le toucher, la caresse, l’apaisement, mais leur présence dépasse le réconfort : elles sont là pour nous interroger, nous rappeler à une douceur qui n’est pas repli sur soi mais mouvement vers l’autre.

Le rituel qui se déploie autour des Idols convoque le chant, la danse, la parole et la musique pour engager une expérience collective. Ces éléments s’entremêlent pour réactiver une mémoire enfouie, une manière d’habiter le monde avec plus de légèreté et de présence. Chaque Idol incarne cette tension entre l’ancrage et l’éphémère, entre la fragilité et la force. Leur activation scénique questionne notre rapport aux gestes ancestraux, à ce qui demeure et à ce qui se dissout.

Dans un monde saturé de bruit et de tensions, De l’ordre d’un rite invite à une reconquête du sensible. Il ne s’agit pas d’un retour vers un passé idéalisé, mais d’une traversée : celle d’une douceur lucide, d’un engagement à être au monde autrement, dans un équilibre toujours en suspens entre l’écoute, la caresse et la présence.